Une question ouverte… presque existentielle

Peut-on imaginer un jour que le fret aérien circule sans contrainte de sûreté ?

Peut-on concevoir que les colis, palettes et marchandises soient embarqués sans contrôle comme si le risque avait disparu du paysage  ?

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En réalité, tout indique le contraire : les exigences de sûreté ne cessent de se renforcer. Chaque incident, chaque nouvelle menace, chaque évolution géopolitique vient rappeler que le fret aérien est une cible stratégique.

Et les réponses réglementaires suivent : plus strictes, plus techniques, plus globales. Dans ce contexte, anticiper, c’est maîtriser.

Intégrer les contraintes de sûreté le plus tôt possible dans son organisation, c’est éviter de les subir plus tard, dans l’urgence ou sous la pression.

Il est donc légitime de se poser la question :

  • Et si la sûreté, loin d’être un frein, était la condition même de la continuité économique et logistique dans un monde incertain ?

  • Et si, en réalité, c’était l’exigence de sécurité qui permettait au fret de continuer à circuler, malgré les tensions et les menaces ?

Pourquoi rejoindre la chaine d'approvisionnement sécurisée

Chaque incident, chaque menace, chaque tension géopolitique vient nous le rappeler :
le fret aérien, par sa rapidité, sa connectivité mondiale et la nature sensible des biens qu’il transporte, reste une cible potentielle de premier ordre.

Et les failles, quand elles existent, sont immédiatement exploitées — ou instrumentalisées.

Les réponses réglementaires suivent. Elles deviennent plus techniques, plus rigoureuses, plus globalisées.

Maîtriser, c’est anticiper. Anticiper, c’est sécuriser.

Dans ce contexte, il est illusoire de chercher à contourner ou à repousser les exigences de sûreté.
Au contraire : les intégrer le plus tôt possible dans les processus opérationnels, c’est éviter de les subir plus tard.
Car lorsque les exigences de sûreté sont prises en compte en amont, elles deviennent une composante naturelle du fonctionnement logistique.
Mais lorsqu’elles sont négligées ou reléguées au second plan, elles finissent par devenir une source de blocage, de tensions et de coûts imprévus.

Elles exigent, de la part des acteurs économiques, un véritable changement de posture. Il ne s’agit plus simplement de se conformer, mais d’intégrer la sûreté comme une composante structurelle de la performance. 

Les textes sont devenus plus précis, les exigences plus élevées, les responsabilités mieux définies.

On ne parle plus uniquement de contrôle physique ou documentaire :

  • Il s’agit aujourd’hui d’assurer la traçabilité de bout en bout,

  • De valider des statuts (Chargeur connu, Agent habilité, etc.),

  • D’exiger des formations qualifiantes,

  • D’intégrer des outils technologiques, de l’intelligence artificielle, de l’analyse comportementale.

Cette sophistication croissante n’est pas gratuite. Elle suppose des investissements, des compétences, du temps. Mais elle est aussi un facteur de confiance, essentiel pour maintenir les flux.

Un chargeur, un agent habilité ou un transporteur qui a su structurer ses processus sûreté devient un partenaire fiable, rassurant, indispensable. La chaîne d’approvisionnement sécurisée (Secure SupplyChain) est un réseau d’acteurs reconnus pour leur conformité et leur fiabilité. En y adhérant, une entreprise :

 * Évite les blocages de dernière minute 

* Prend le contrôle de sa logistique aérienne 

* Réduit les coûts 

* Améliore son image et sa fiabilité auprès des clients internationaux

Il gagne en agilité face aux contrôles, en transparence vis-à-vis des autorités, et en crédibilité commerciale

Autrement dit, la sûreté doit être pensée comme un levier de performance durable.

 

La sûreté, condition de la continuité

Il est donc temps de changer de regard.
Et si la sûreté, loin d’être un frein à l’activité, était en réalité ce qui la rend possible ?
Dans un monde instable, marqué par des tensions géopolitiques, des cyberattaques, et des formes inédites de criminalité logistique, la sécurité n’est pas un luxe. C’est une condition.

Le fret ne circule pas malgré la sûreté. Il circule grâce à elle.

Le jour où la vigilance se relâcherait totalement, ce n’est pas une fluidité idéale qui s’imposerait — mais un chaos incontrôlable, fait de blocages, de suspicion généralisée, et de ruptures de confianceIl faut donc changer de regard :
La sûreté ne ralentit pas l’activité — elle la rend possible, dans un environnement instable, voire hostile.
Elle est ce qui permet de continuer à transporter, malgré les tensions, les menaces et les crises.

Elle est une réponse concrète à un monde incertain.Dès lors, la question n’est plus 

DÈS LORS LA QUESTION N ‘EST PLUS 

Comment alléger les contraintes ? 

Mais bien 

Comment transformer la sûreté en avantage stratégique,

en outil de maîtrise, en condition de résilience ?

 

Devenir agent habilité, ce n’est pas seulement se doter d’un droit d’inspection. 

C’est devenir un acteur reconnu et fiable de la chaîne de sûreté aérienne. 

Cela prend encore plus d’importance dans le contexte actuel de renforcement des exigences internationales, en particulier :

  • Après les incidents comme celui de Vilnius, qui ont mis en évidence des failles de sécurité,
  • Et face aux normes américaines, notamment la règle EBR (Established Business Relationship).

La règle EBR impose que les expéditions à destination des États-Unis soient acceptées seulement si elles proviennent d’un expéditeur avec lequel une relation d’affaires établie existe.

Cela signifie des échanges réguliers, documentés, et une confiance mutuelle formalisée.

Être agent habilité, c’est donc :

  • Se positionner comme un partenaire de confiance,
  • Anticiper les évolutions réglementaires,
  • Et garantir une continuité sécurisée du fret dans un cadre international de plus en plus exigeant.

Face à ces contraintes, les exportateurs  sont désormais fortement incités à :

  • Devenir Chargeurs connus ou Agents habilités logisticiens,
  • Ce statut permet, lorsqu’un Agent habilité réceptionne ces expéditions, de les déclarer aptes au transport sans avoir à recourir à des moyens d’inspection/filtrage, conformément à la réglementation.

Mais cette habilitation impose une contrainte majeure : Les marchandises sécurisées ne peuvent être confiées qu’à des transporteurs eux-mêmes en conformité avec les exigences de sûreté..


À compter du 1er janvier 2027, seuls les Transporteurs agréés pourront transporter du fret aérien sécurisé.

D’ici là, les transporteurs doivent a minima :  

* Signer un engagement transporteur,
* Faire habiliter leurs chauffeurs (STITCH),
* Assurer la formation de ces derniers selon le programme 11.2.3.9 du règlement (UE) 2015/1998.  

Il est possible dès aujourd’hui de solliciter, sur une base volontaire, le statut de Transporteur agréé, auprès de l’autorité compétente.

Cela permet d’anticiper l’échéance de 2027 tout en répondant déjà aux besoins de certains chargeurs connus ou agents habilités

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